Sur la question de savoir si les stablecoins peuvent bouleverser le paysage traditionnel des paiements, une idée circule dans l'industrie : les réseaux de cartes comme Visa et MasterCard facturent souvent 3 % de frais sur chaque transaction, un coût qui pourrait permettre à de nouveaux canaux de paiement basés sur la blockchain de s'infiltrer et, finalement, de renverser le système traditionnel.

Mais la réalité est-elle aussi simple ?

Prenons Visa et MasterCard : ces réseaux de cartes prélèvent effectivement des frais sur chaque transaction, et le chiffre de 3 % est souvent évoqué. Cependant, la répartition réelle de ce taux est bien plus complexe qu'il n'y paraît. La part que ces réseaux eux-mêmes prennent représente en réalité une fraction relativement limitée de l'ensemble du pool de frais. Le reste de l'argent est réparti entre les banques émettrices, les acquéreurs, les processeurs, etc., chaque étape prenant sa part.

Sous cet angle, la compétitivité des stablecoins et des paiements en chaîne ne repose pas tant sur des "frais élevés" de l'autre côté, mais plutôt sur la différence de modèle opérationnel. La capacité de cette différence à provoquer une disruption du marché dépendra en fin de compte du développement et de la maturité de l'écosystème, ainsi que de l'acceptation par les utilisateurs.