Michael Burry : Le prophète à un œil qui a parié contre l'Amérique

J'ai perdu mon œil gauche à cause du cancer quand j'étais enfant. Les médecins m'ont donné un verre à la place. C'est peut-être pour ça que je vois des choses que les autres ne voient pas.

Alors que Wall Street était occupé à se masturber en 2005, je me noyais dans des papiers hypothécaires. Non par choix, mais par obsession. Quelque chose ne collait pas dans ces contrats. Les banquiers sophistiqués avec leurs MBA et leurs costumes sur mesure empaquetaient des déchets et appelaient ça de l'or.

Alors j'ai fait quelque chose qui a fait penser à tout le monde que j'avais aussi perdu mon autre œil : j'ai parié contre le marché immobilier américain. Contre le rêve américain lui-même.

Mes clients pensaient que j'étais devenu fou. "Michael a une crise de nerfs," murmuraient-ils. Mon téléphone ne cessait de sonner avec des investisseurs en colère exigeant le remboursement de leur argent.

Mais je le savais. Le marché immobilier n'était pas seulement surévalué, c'était une énorme putain de fraude. Et personne ne voulait l'entendre.

Lorsque le krach est finalement arrivé en 2008, je ne célébrais pas. J'ai personnellement gagné $100 millions et $700 millions pour mes investisseurs, c'est sûr. Mais j'ai vu des gens ordinaires tout perdre pendant que les criminels qui l'ont causé obtenaient des renflouements du gouvernement.

Je ne suis pas un génie. Je fais juste le travail que personne d'autre ne veut faire. Je lis les notes de bas de page. Je suis l'argent. Et je me fous de ce que pense la foule.

Ces jours-ci, je ne parle pas beaucoup. J'ai supprimé mon compte Twitter plus de fois que je ne peux le compter. Mais quand je prends la parole, les marchés tremblent. Pas parce que je suis spécial, mais parce que je suis prêt à dire ce que d'autres ne veulent pas dire.

Le système est toujours cassé. Les joueurs sont les mêmes. Et la plupart des gens sont toujours aveugles.

Mais moi ? Je peux voir parfaitement bien avec un œil.

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